Auteur : Marianne Sytchkov http://larevue.conservatoiredeparis.fr/index.php/news/lodel/css/docannexe/file/1149/index.php?id=1359 Index des publications de Auteur Marianne Sytchkov fr 0 Langages éloignés http://larevue.conservatoiredeparis.fr/index.php/news/lodel/css/docannexe/file/1149/index.php?id=3021 Enseigner la diction lyrique d’une langue place la question des langages au cœur de la pratique du chant : un langage en particulier devient l’objet d’étude à transmettre, tandis que le langage du professeur devient un vecteur de transmission, s’efforçant de créer une passerelle entre la langue étrangère enseignée et la « langue artistique » chantée. Petit à petit, un langage commun s'établit entre l’élève et le professeur. Sans prétendre mener une recherche approfondie sur ce sujet, le présent article propose de rendre compte d’un an d’expérience d’enseignement du chant à distance. Avant de passer en revue les conséquences de l’enseignement à distance de la langue russe chantée sur le langage déployé entre professeur et élève, il est nécessaire de préciser les contours de notre travail : tout d'abord, enseigner la diction lyrique nécessite de travailler séparément le linguistique, l'artistique et l'instrumental, puis de donner à ces éléments un aboutissement musical. Nous rappelons ensuite que les mots langue et langage ne sont pas synonymes : le langage se définit comme la capacité à exprimer et à communiquer sa pensée, tandis que la langue se définit comme l'outil développé à cette fin de communication. C’est l'aptitude commune au langage qui permet l'apprentissage, par le recours à des signaux visuels, gestuels et auditifs. Dans ce contexte, le langage musical nous semble le meilleur moyen d’accéder à la maîtrise d'une langue étrangère. Nous nous interrogerons en particulier sur l'influence de l'enseignement à distance sur le langage utilisé entre professeur et élève : interférence du langage informatique, démultiplication des canaux d’information, constitution d’une communauté apprenante, morcellement des corps, modification des signaux visuels et auditifs, structuration du discours entre rationnel et émotionnel, constitution d’une « intelligence collective »... La situation inédite d’enseignement que nous avons vécue pendant un an nous rappelle l’importance primordiale du langage, servant à communiquer et à exprimer notre pensée. Teaching the lyrical diction of a foreign language puts the question of languages at the heart of the practice. A particular language becomes the object of study, while the teacher’s language is a vector of transmission since he strives to create a bridge between the foreign and the artistic language. Little by little, a common language is created between the student and the teacher. Without claiming to conduct research on the subject, this article proposes to report on a year’s experience of distance teaching. Before reviewing the influences of distance learning on the teaching of sung Russian, it is necessary to specify two things. Firstly, teaching lyrical diction requires working on three aspects separately: linguistic, artistic, instrumental, and then focusing them on a musical outcome. Second, language is the human capacity to express and communicate thought, while different languages are the tools developed collectively for this purpose. Our common ability to use language allows us to learn. The use of visual and auditive cues is essential and the musical language allows to access to a foreign language. So, how the distance learning interfered with the language between teacher and students? We notice five main influences: interference of computer language, multiplication of information channels and constitution of a learning community, fragmentation of bodies and modification of visual and auditive signs, sharing between rational and emotional content, creation of a collective knowledge. Finally, the unprecedented teaching situation of this year reminds us of the primordial importance of language: our ability to communicate and to express our thoughts. lun., 13 janv. 2025 14:36:50 +0100 lun., 13 janv. 2025 15:40:03 +0100 http://larevue.conservatoiredeparis.fr/index.php/news/lodel/css/docannexe/file/1149/index.php?id=3021 Langages éloignés http://larevue.conservatoiredeparis.fr/index.php/news/lodel/css/docannexe/file/1149/index.php?id=2785 Enseigner la diction lyrique d’une langue place la question des langages au cœur de la pratique du chant : un langage en particulier devient l’objet d’étude à transmettre, tandis que le langage du professeur devient un vecteur de transmission, s’efforçant de créer une passerelle entre la langue étrangère enseignée et la « langue artistique » chantée. Petit à petit, un langage commun s'établit entre l’élève et le professeur. Sans prétendre mener une recherche approfondie sur ce sujet, le présent article propose de rendre compte d’un an d’expérience d’enseignement du chant à distance. Avant de passer en revue les conséquences de l’enseignement à distance de la langue russe chantée sur le langage déployé entre professeur et élève, il est nécessaire de préciser les contours de notre travail : tout d'abord, enseigner la diction lyrique nécessite de travailler séparément le linguistique, l'artistique et l'instrumental, puis de donner à ces éléments un aboutissement musical. Nous rappelons ensuite que les mots langue et langage ne sont pas synonymes : le langage se définit comme la capacité à exprimer et à communiquer sa pensée, tandis que la langue se définit comme l'outil développé à cette fin de communication. C’est l'aptitude commune au langage qui permet l'apprentissage, par le recours à des signaux visuels, gestuels et auditifs. Dans ce contexte, le langage musical nous semble le meilleur moyen d’accéder à la maîtrise d'une langue étrangère. Nous nous interrogerons en particulier sur l'influence de l'enseignement à distance sur le langage utilisé entre professeur et élève : interférence du langage informatique, démultiplication des canaux d’information, constitution d’une communauté apprenante, morcellement des corps, modification des signaux visuels et auditifs, structuration du discours entre rationnel et émotionnel, constitution d’une « intelligence collective »... La situation inédite d’enseignement que nous avons vécue pendant un an nous rappelle l’importance primordiale du langage, servant à communiquer et à exprimer notre pensée. Teaching the lyrical diction of a foreign language puts the question of languages at the heart of the practice. A particular language becomes the object of study, while the teacher’s language is a vector of transmission since he strives to create a bridge between the foreign and the artistic language. Little by little, a common language is created between the student and the teacher. Without claiming to conduct research on the subject, this article proposes to report on a year’s experience of distance teaching. Before reviewing the influences of distance learning on the teaching of sung Russian, it is necessary to specify two things. Firstly, teaching lyrical diction requires working on three aspects separately: linguistic, artistic, instrumental, and then focusing them on a musical outcome. Second, language is the human capacity to express and communicate thought, while different languages are the tools developed collectively for this purpose. Our common ability to use language allows us to learn. The use of visual and auditive cues is essential and the musical language allows to access to a foreign language. So, how the distance learning interfered with the language between teacher and students? We notice five main influences: interference of computer language, multiplication of information channels and constitution of a learning community, fragmentation of bodies and modification of visual and auditive signs, sharing between rational and emotional content, creation of a collective knowledge. Finally, the unprecedented teaching situation of this year reminds us of the primordial importance of language: our ability to communicate and to express our thoughts. mar., 04 juin 2024 15:54:23 +0200 lun., 13 janv. 2025 15:23:12 +0100 http://larevue.conservatoiredeparis.fr/index.php/news/lodel/css/docannexe/file/1149/index.php?id=2785 Et si le musicien devenait conteur ? http://larevue.conservatoiredeparis.fr/index.php/news/lodel/css/docannexe/file/1149/index.php?id=2363 Phénomène récent à l’échelle de l’histoire de la musique « savante » européenne, la musique classique russe, apparue à la toute fin du XVIIIe siècle, puise à des sources diverses. Une de ces sources est très présente tout au long des évolutions de cette musique : les riches traditions orales populaires du pays. Dans un premier temps, nous allons montrer les traces de cette présence de la culture orale traditionnelle chez les différents compositeurs russes à travers diverses époques : style littéraire des textes, sources des livrets d’opéra, images présentes dans la musique instrumentale, personnages à la scène et créatures légendaires évoquées dans la musique. Par essence toute culture orale se transmet par la parole du conteur, du barde, de l’aède. Parole vivante, directe, tantôt simple, tantôt épique, tantôt drôle, tantôt poétique. Après avoir présenté de façon synthétique quelques principes fondamentaux de l’art oratoire du conteur, nous allons nous attacher dans cette deuxième partie à montrer comment ces techniques traditionnelles peuvent inspirer le musicien d’aujourd’hui dans son interprétation des œuvres de l’immense répertoire russe. Could the musician become a storyteller? Regarding the West-European classical music, the Russian classical music is a young art. It has appeared at the very end of the 18th century and it seems to be built on various sources. One of the sources, maybe the oldest and the largest one, is based on the folk arts background. Folk traditions have contributed to the musical development in Russia. First of all, let’s study some samples of popular folk culture among several Russian composers pieces. These samples can be easily found throughout different periods into song’s lyrics, operas and instrumental works. Many caracters and legendary creatures are evoked in music. Traditionnally, any oral culture and its old stories and legends are told by some storytellers and bards. The storyteller is the one who’s able to be simple or heroic. He also knows how to be funny or poetic. So let’s discover some basic principles and techniques of storytelling. These skills might help current musicians to play the wide repertoire of Russian composers. mer., 03 avril 2019 14:31:17 +0200 ven., 10 mai 2019 10:23:08 +0200 http://larevue.conservatoiredeparis.fr/index.php/news/lodel/css/docannexe/file/1149/index.php?id=2363 Faut-il une approche collective ou individuelle dans un cours de diction lyrique en langue étrangère ? http://larevue.conservatoiredeparis.fr/index.php/news/lodel/css/docannexe/file/1149/index.php?id=1343 Si la prononciation d’une langue étrangère est une affaire de capacités individuelles, elle obéit aussi à des règles grammaticales applicables de façon identique à tous. Alors faut-il une approche collective ou individuelle dans la pédagogie de la diction lyrique en langue étrangère ? En 10 ans d’existence du cours de diction lyrique russe au conservatoire, notre approche pédagogique a évolué d’un cours collectif vers un cours avec une individualisation possible. Près de 90 étudiants, chanteurs et pianistes accompagnateurs confondus, se sont confrontés aux difficultés de cette langue : écriture en alphabet cyrillique et peu de racines communes avec des langues latines ou germaniques. Face à ces difficultés et à la spécificité de la langue, l’évolution pédagogique s’est articulée autour de la notion d’objectif artistique et professionnel des étudiants. L’expérience pédagogique a permis de dégager différents apports de cette discipline pour la formation des artistes. Ces apports sont de l’ordre de la culture générale dans le cas d’une pédagogie collective et de l’ordre de l’élaboration musicale dans le cas d’une pédagogie individualisée. Le fait que le cours soit obligatoire ou optionnel entraîne également des réponses pédagogiques différentes. C’est alors que la possibilité de mouvement entre approche individuelle et approche collective donne une nouvelle souplesse pédagogique et des atouts pour surmonter les difficultés posées par le caractère obligatoire du cours. Nous pouvons conclure que la question de l’approche collective ou individuelle dans un cours de diction lyrique en langue étrangère soulève au bout du compte la question de la finalité même d’un cours de diction lyrique dans un conservatoire. S’agit-il d’un cours de langue ou s’agit-il d’une approche aidant les élèves à structurer leur discours musical ? Il devient évident qu’un cours de diction lyrique en langue étrangère a pour vocation d’être en mouvement entre la langue parlée et le discours musical et entre le collectif et l’individu. La pédagogie de la diction lyrique ne peut donc être qu’une pédagogie en mouvement. Should lyric diction classes in a foreign language be based on a collective or individual approach? The pronunciation of a foreign language is a matter of personal skills, but it is also subject to grammatical rules equally binding for all. Therefore, should the pedagogy of lyric diction in a foreign language favor a collective or individual approach? Over a 10-year period, our Russian lyric diction class at the Conservatoire has evolved from a collective pedagogical approach to a more flexible one, open to individualization. Nearly 90 students, both singers and piano accompanists, have faced the challenges of this language: a Cyrillic alphabet and very few common roots with Germanic or Latin languages. To address these specific linguistic challenges, our pedagogical evolution has focused on the professional and artistic goals of the students. Practical teaching experience has shown that whether the chosen pedagogy is collective or individual, lyric diction classes in Russian contribute in different ways to the artists training: while they foster general culture when the pedagogy is collective, they consolidate musical elaboration when the pedagogy is more tailored. Varied pedagogical responses are also needed depending on whether the class is optional or compulsory. In our case, the ability to move from a collective to an individual pedagogy was a key factor in ensuring flexibility in order to overcome the difficulties and challenges of a compulsory class. It may be concluded that the question of collective versus individual pedagogy leads to another question: In a conservatoire, what is the main purpose of a lyric diction class in a foreign language? Is it a language course or a course to help students structure their musical discourse? It appears clear that such a class should constantly oscillate between spoken language and musical discourse, between a collective and an individual approach. Teaching lyric diction in a foreign language therefore requires nothing less than pedagogy on the move. ven., 11 déc. 2015 14:21:18 +0100 jeu., 17 déc. 2015 18:39:28 +0100 http://larevue.conservatoiredeparis.fr/index.php/news/lodel/css/docannexe/file/1149/index.php?id=1343